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Alors rupture. J.L.R. quitte la classe. Une trentaine d’années se sont écoulées. Né en 1960, rue Emile Zola, garda une profonde aversion pour l’auteur, J.L.R. n’a qu’une idée sérieuse : peindre, travailler avec ça, vivre avec ça, cette volonté ne le quittera pas. Absolu. Les études de construction mécaniques ont peut-être déclenché les choix artistiques de J.L.R., elles furent d’une assimilation difficile, en deux temps. Cet univers mécanique, et industriel par destination, apparaîtra d’abord dans la peinture, et comme un rejet. Il est là, spectral, presque menaçant, il agit fantomatiquement. C’est l’époque des lignes, des dessins à l’encre. Puis il est accepté, la peinture est désormais à l’huile, les couleurs sont en nombre. Découverte du mouvement : la main, le bras, la présence physique du peintre, c’est l’époque des gestes, les lignes sont toujours présentes. En 1977, on retrouve le type dehors avec sa marchandise sur le dos, dedans
: cette substantifique moelle qui guide son projet. Il peint, déballe
et vit dans la rue, dessins, peintures. Ainsi il peut vivre, continuer.
Prendre la première des résolutions infernales. Ne jamais
faire d’autre métier ! Tempérament. Il va s’agir de retrouver le rêve ancien : de la sculpture-magie,
où le matériau docile, répond aux gestes, où
le travail du geste, donne la forme immédiate. Rêves de terre
et de plâtres. En 1990, l’acharnement paie : la production a des relents de volupté. Les sculptures grandissent, grossissent, parlent mieux, montrent tous leurs désirs et cachent leur trouble, qu’on ne saurait voir ; comme « la première androgynie de Zeus » adossée au cahot, toise le voyeur à plus de trois mètres de haut. Carnation. Un projet important, réalisé en 1990 renoue avec la peinture après trois années de séparation : Golgotha. 4 mois de travail, un polyptyque en 14 tableaux, une série équinoxiale de 40 mètres carrées d’où il ne sortira pas indemne. Grands formats, des vernis, des ors, des couleurs mâchées par la fièvre de peindre « encore ». Mais Golgotha n’était pas à vendre, juste un véhicule de grande marée, quelques voyages plus loin, il retourne au port atelier, mais à l’encre noire des commentateurs. Reconnaissance. Une volonté particulière va alimenter son travail à
partir de 1996. Quitter Bordeaux –la ville, pour se déporter
dans la Gironde silencieuse, celle de l’Entre Deux Mers. Il occupe
pendant un an la citadelle de Rions avec une série de sculptures
et des projets d’écoles. Puis il répond à l’invitation
du Manoir des Arts à Sainte Croix du Mont, anime des ateliers,
des formations et redécouvre le plaisir de transmettre et d’enseigner.
En 1998, en plein effervescence, en pleine conférence, en pleine solitude. Puis un nouveau tournant, évacue l’acier et ses angoisses premières offrant une place nouvelle à la terre. Libération. Aujourd’hui, il enseigne aussi la sculpture et les arts appliqués à Bordeaux. Demain est un jour de prophète et n’appartient à personne, demain des énergies du sculpteur : flux idiomatiques, bouillant de magie, d’où cet art témoin de la découverte des mondes doit apparaître. L’ambition de J.L.R. est de continuer à se lever tôt.
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